« Ce livre est le vaisseau spécial que j'ai dû me confectionner pour survivre à ma propre guerre des étoiles. Panne sèche de moelle osseuse. Bug biologique, risque de crash imminent. Quand la réalité dépasse la (science-) fiction, cela donne des rencontres fantastiques, des déceptions intersidérales et des révélations éblouissantes. Une histoire d'amour aussi. Ce journal est un duel de western avec moi-même où je n'ai rien eu à inventer. Si ce n'est le moyen de plonger en apnée dans les profondeurs de mon coeur. »Mathias Malzieu
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Ma lecture :
Avec humour et poésie, Mathias Malzieu nous offre son combat contre la maladie et la mort imminente. Le regard des autres. La dévotion et l'humanité du personnel des services hospitaliers. Contre vents et marées, il va se battre, contre un grand huit émotionnel, il va se battre. Avec ses "mots-valise" il nous emmène a travers son imagination et ses rêves, les douceurs et les frayeurs de sa vie pendant un an.
J'ai aimé :
Ce roman a une résonance particulière pour moi, a une moindre échelle, je partage ce combat. Et cette "Dame Oclès" je la connais un peu aussi. Alors aborder la maladie avec cette force humoristique et poétique, ne fait que renforcer mon désir de vivre. Sans voyeurisme, nous suivons l'évolution de la maladie et le combat d'un homme contre celle-ci.
Un extrait ou deux... :
"Comme à Cochin pendant les cinq semaines d'hospitalisation en février, je ne m'ennuie jamais. Je lis un peu, j'écris beaucoup et passe le reste de mon temps à équilibrer mes tourments. Je n'y parviens pas toujours. L'omniprésence de Dame Oclès génère du blues, mais lorsque mon état physique est correct, je berce la flamme qui m'a toujourséclairé. Celle de la joie enragée. Celle qui rend aventureux et lance le voyage au centre de la tête. Celle qui permet d'inventer, de se réinventer. La joie enragée qui donne l'énergie de fonder un parti poétique, une tribu électrique. Celle qui fait monter sur le vélo pour pédaler, immobile, face à la fenêtre d'une chambre stérile."
"Puisque je suis prisonnier de mon propre corps, je dois plus que jamais apprendre à m'évader par la pensée. Organiser ma résistance en mobilisant les ressources de l'imagination. Je vais travailler dur au rêve de m'en sortir. il me faudra une volonté en fer forgé. Un truc de marathonien. Foulée après foulée. Rythme et constance. Trouver l'équilibre entre la rigueur d'un moine et la fantaisie créative. Apprendre à faire le con poétiquement dans le cadre austère du couvre-feu que je dois respecter. Doser l'espoir au jour le jour. Transformer l'obscurité en ciel étoilé. Décrocher la lune tous les matins et aller la remettre en place avant la tombée de la nuit.
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